Mémoire d'Havernas
Histoire du village d'Havernas (Somme)
par Gilbert Delbrayelle
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Archéologie : hypothèses
La photo aérienne de l’IGN du 26 mai 1997 nous servira d’illustration pour tenter de poser quelques hypothèses.
Photo aérienne IGN 1997

1. La rive droite de la Nièvre

La rive droite de la Nièvre pourrait avoir connu l'implantation ancienne d'Havernas au bord de la rivière ou sur le rebord du plateau.
     Voici quelques éléments qui vont dans ce sens :

• L'origine étymologique d'Havernas, "are verno" = "demeure devant l'aulne" nous indique sans doute un lieu près de la rivière puisque l'aulne préfère les lieux humides.

• Le plan cadastral de 1832 montre que de nombreux chemins et sentiers se rejoignent sur la Nièvre au lieu-dit "Au Pont"(A). Notons par ailleurs la forme arrondie que prennent à cet endroit, le chemin de Doullens et le chemin de Canaples, semblant contourner un obstacle (habitations ? bois ?)

• Un peu plus loin, sur le chemin de Doullens, se trouve un lieu-dit "La Metz"(B), du latin mansus (domaine, ferme).

• A quelques pas de là, entre les "Faux Quois" et "l'Arbrisset" (D), la photo aérienne montre des traces blanches, certes difficiles à identifier, mais réelles. D'autant plus que nous trouvons là un lieu de prédilection pour l'installation néolithique : un rebord de plateau avec des terres calcaires pauvres mais faciles à travailler. Notons aussi que le lieu-dit "L'Arbrisset" peut indiquer l'emplacement d'une villa romaine disparue (un bosquet ayant prospéré sur les ruines).

• Non loin de là, à "La Colombière"(C), il y avait, avant le remembrement, "de nombreux rideaux peu allongés, délimitant des champs moins longs, correspondant sans doute à un système agraire ancien et évoquant les champs dits celtiques, c'est à dire ces champs de l'Age du Fer qui perdurent à l'époque romaine (Roger Agache- 1964 et 1978). Dans le terrier de 1757, ce lieu-dit est orthographié « colombaire ». Un colombaire est un édifice contenant des niches pour les urnes funéraires.

[La colombière - Photo Roger Agache 1964 (remis par l’auteur)]

• En haut du chemin de Canaples, à droite en montant, se trouvait un petit bosquet qui abritait des entrées de souterrains (E), malheureusement rebouchées  depuis le début 2000. Bien que la prudence soit de mise à ce sujet, il pourrait se trouver, sous les "Faux Quois", des souterrains-refuges comme on en trouve beaucoup dans la région.

• Enfin, un four a été mis à jour (F), dans un rideau des "Faux Quois", lors des travaux de remembrement, il y a quelques années ; mais il pourrait être beaucoup plus récent et lié au travail de la chaux.

Vues d'ensemble de la rive droite

1.  "Au pont" (lieu possible de première implantation d’un habitat – où se trouve la salle des fêtes)
2. "Le Larris"
3. Entrée des souterrains au chemin de Canaples
4. La colline des "Faux Quois"
5. Le four mis à jour dans les "Faux Quois"
6. « La metz »
7. « La vigne »
8. "La colombière" (anciens champs de type celtique)

2. Le Hornas

De l'autre côté de la vallée, entre le chemin du Gard et le chemin de Vignacourt, la photo aérienne montre, à l'évidence, des traces de substructions (G) qu'il est pour l'instant difficile d'identifier. A cet endroit, existait encore, avant le remembrement, le lieu-dit "Le Hornas" qui fut probablement un domaine ou un hameau ; "Le Hornas" est cité dans les statuts d'Adalard pour l'abbaye de Corbie en 822 au même titre que les villages environnants et c'est encore, à la fin du XIV° siècle, un fief relevant de la châtellenie de Vignacourt. De plus, sous "Le Hornas", se trouvait autrefois le lieu-dit "Le Bouquet de l'Eglise" qui peut aussi indiquer l'emplacement d'une villa romaine disparue (On sait que des bosquets se formaient parfois sur les ruines des villas romaines). Notons enfin que nous sommes là dans les terres à limons qui attiraient les implantations des villas.
En 2000, Pierre Clabaut (1926-2002), au bord du chemin du Gard, se souvient avoir connu un petit bosquet de broussailles non loin du lieu-dit Le Hornas
3. Autres traces

On pourra remarquer aussi sur la photo aérienne de 1997 :

•  La trace de l'ancien moulin démoli en 1875 (
H)
•  La trace de l'ancien chemin de la gressière (dit vieux chemin d'Amiens) qui a payé son tribut au remembrement en 1986. (
I)
•  Sans doute la trace d'une romaine répertoriée par Roger Agache sur Vignacourt (
V1)
• La trace d'un enclos agraire au-dessus du "
Quesne Baudet" sur le territoire de Vignacourt (V2) qui pourrait correspondre à l’emplacement de Franquevillers.