Mémoire d'Havernas
Histoire du village d'Havernas (Somme)
par Gilbert Delbrayelle
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Havernas sur Nièvre

Lucien Groué, dans son livre "Aux sources de la Nièvre" (Paillart - 2000) affirme que la Nièvre commence à Canaples... Il écrit : "On remarque sur la carte de Cassini que les petites vallées qui alimentent la Nièvre ont un point de jonction situé à Canaples. C'est donc là que la Nièvre tire son origine, juste après le confluent formé par la Fieffes et la Naourde."

C'est là une conclusion arbitraire.

L'observation du relief et des vallées sur la carte de Cassini ou sur les cartes IGN actuelles montre au contraire une vallée de la Nièvre qui commencerait en amont de Naours, du côté de Talmas. La Naourde étant alors un affluent de la Nièvre venant de la Vicogne et faisant confluent à Naours et la Fieffes un autre affluent de la Nièvre faisant confluent à Canaples. 

D'autre part, les anciens d'Havernas et de Wargnies ont toujours dit "la Nièvre" pour désigner la rivière qui traverse leur village (et jamais la Naourde) et il existe une rue de la Nièvre à Wargnies.


Voici enfin quelques sources qui indiquent bien la Nièvre à Havernas :


- Le premier plan cadastral d'Havernas de 1832.
- Le "Grand atlas départemental de la France" ( Fisquet - 1872 ) indique : " La Nièvre qui prend sa source à Wargnies et reçoit la Fieffes.. - La carte IGN au 1/25000° indique bien la Nièvre à Havernas et Wargnies ( série bleue N° 2308 O ).
- La monographie de l’institutrice de Wargnies de 1890 (AD Somme 2NUM91) indique : « Les eaux superficielles s’écoulent dans un ravin qui longe la commune au nord et les mène à la Nièvre dont la source se trouve à une faible distance en aval sous Havernas. »

Il est vrai que la Nièvre ne coule plus à Havernas que par intermittence à l’occasion de pluies abondantes. Il s’agit là d’un phénomène naturel qui a pu être aggravé par des défrichements anciens et par des prélèvements excessifs plus récents dans la nappe phréatique. On consultera à ce sujet avec profit : « La Picardie et les régions voisines » (Albert Demangeon – Paris 1905) et son chapitre « Les sources de la craie », page 127 et suivantes.