NON à la THT Avelin-Gavrelle
  ... projet d'un autre temps qui ne sert que les marchés de l'électricité  
                Ligne THT et libéralisation de l’électricité

Renforcement de la ligne THT… un projet éminemment politique !

Nous avons la conviction que RTE a décidé ce projet et que ce projet se fera de toute façon. Toutes ces réunions publiques sont d’une hypocrisie sans nom puisque le projet est décidé et que les concessions se feront à la marge. Il est temps de recentrer le débat sur les choix politiques. RTE a décidé ce projet sur la base du système politique actuel dominant et ils nous présentent ça comme Margaret Thatcher quand elle disait qu’il n’y avait pas d’alternative. Sur le site de RTE, on peut lire :

« Depuis une dizaine d’années, l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité ne se fait plus seulement au niveau national, entre régions mais aussi dans le cadre d’un grand marché européen. »

Un grand marché européen… Voilà leur raison d’être… Celle qui vise à libéraliser complètement l’énergie, celle qui a séparé le réseau de la distribution pour pouvoir l’ouvrir à la concurrence libre et non faussée (avec les augmentations de prix que l’on connaît). Et donc, il faut faciliter le grand marché européen afin que les sociétés privées puissent avoir accès sans entrave à l’électricité (en utilisant soit dit en passant un réseau construit avec les deniers publics).

Donc, voilà le débat faussé dès le départ.

Là où RTE parle de marché, nous réclamons un grand pôle public de l’énergie au service des citoyen-ne-s et dont le profit n’est pas le moteur. Il faut donc intensifier la transition énergétique avec 3 objectifs :

  • Le développement intensif et planifié des énergies renouvelables et l’arrêt du nucléaire.
  • Tendre le plus possible vers une production autonome locale respectueuse de l’environnement.
  • Et enfin, aller vers des économies importantes de la consommation d’électricité (voir les travaux de l’association négaWatt).

Vous remarquerez d’ailleurs que le mot « économie d’énergie » n’est pas cité une seule fois sur le site de RTE… c’est révélateur. Il faut dire que la baisse de la consommation n’est pas compatible avec leur sacro-saint marché. Au sujet des énergies renouvelables, on lit sur le site de RTE :

« Accompagner le développement des énergies renouvelables suppose de disposer d’un réseau de transport avec une capacité de transit importante. »

Il est particulièrement curieux de voir RTE utiliser le renouvelable en le rendant quasi responsable d’un besoin de capacité de réseau plus important. En général, on associe renouvelable et local (géothermie pour chauffer un immeuble, éoliennes privées, panneaux solaires et pourquoi pas bientôt retrouver les moulins à eau d’autrefois le long de nos rivières pour produire l’énergie localement…).

L’avenir, c’est l’autonomie locale.

Le gigantisme des grands réseaux, ça c’est l’avenir du monde libéral et on n’en veut plus.

Alors oui, RTE se plie à toutes ces réunions publiques parce que c’est obligatoire et que ça leur permet aussi de détourner l’attention du vrai problème politique et en mettant en avant son écoute des populations… RTE est sympa, il vous a écouté, en tient compte et prend des engagements. Ces pseudo-engagements tous orientés autour de l’environnement (c’est certes justifié) n’auraient pas lieu d’être avec un pôle public de l’énergie qui engage la transition énergétique au service de l’humain.

Construire ou non cette ligne THT est donc un choix politique qui malheureusement ne rentre pas dans leur paradigme libéral soi-disant sans alternative.


Lire à ce sujet le mémoire (d’esprit très libéral) d’une étudiante de l’Institut Européen de Genève (Jose Manuel Barroso, président de la Commission Européenne fût étudiant de cet institut) écrit en 2008 qui explique entre autres joyeusetés libérales que l’électricité n’est pas un bien public et qui écrit très clairement que les lignes THT sont prévues pour faciliter le fonctionnement du marché… Lien vers ce mémoire : Le Marché Intérieur d’Electricité. Entre la libéralisation et la sécurité d’approvisionnement en électricité.