L'urbanisation exagérée à Thumeries 
A. Une politique de développement dépassée De la pertinence de la croissance démographique
■ On lit dans le PLU :

• qu’on doit avoir un équilibre entre développement urbain et développement rural

• que le développement doit être mesuré

• qu’il faut densifier les espaces urbains

• qu’il faut réfléchir sur les espaces naturels et les milieux à préserver

■ Ce n’est pas du tout le cas à Thumeries :

• La surface agricole est passée de 50% en 1960 à 26% actuellement.

• Il ne reste qu’une exploitation agricole (6 en 1988)

• 22 ha nouveaux ont été artificialisés depuis l’an 2000 et 9 ha sont encore prévus dans le PLU.

• Certains lotissements s’étalent démesurément et tous font la part belle au macadam avec de véritables places privées de plusieurs centaines de m² parfois.

• Entre 1968 et 2007, le nombre de logements est passé de 959 à 1462 (+52%) alors que la population est passée de 3477 à 3810 habitants (+9.6%)

• Thumeries comprend 38 cités, résidences ou lotissements dont 20 ont été aménagés depuis l’an 2000 (voir ANNEXE 1)

• On accepte la création d’un mini lotissement en ZNIEFF en pleine réflexion sur le PLU


Quelle est la pertinence de ce développement incontrôlé du bâti et en particulier des lotissements ? On nous parle de vitalité et de croissance démographique mais quel est le but de cette fuite en avant ? Le développement aurait du sens s’il était un développement d’activités mais il ne s’agit ici que d’un développement de l’artificialisation et dans une moindre mesure de la population ce qui transforme la commune en ville-dortoir. Alors quoi ? L’objectif serait-il de faire rentrer un maximum d’impôts locaux ? Ce serait donc le jeu sans fin du toujours plus ? Si la population doit rester à 3500 habitants et bien gérons la commune avec la recette fiscale de 3500 habitants. En 2015, tout développement doit être socialement et écologiquement maîtrisé.

On se loue du dynamisme démographique mais il a été provoqué et on peut considérer que c’est une faute car l’artificialisation est irréversible. L’attrait supposé de Thumeries est dû à son environnement naturel (Bois de l’Offlarde, Les cinq tailles, Pévèle proche..) mais pas à son espace urbain qui est totalement déstructuré avec un centre totalement délaissé, une multitude de lotissements qui « mitent » l’espace en îlots sans liens et un empilement d’habitations sur les parcelles originelles. 

On peut aussi se demander à qui profite ce déferlement de constructions. 

- Les lotisseurs privés n’en font-ils pas leurs choux gras ? Les agences privées ne profitent-elles pas des opportunités ? On a reculé la limite de constructibilité rue de l’Olizier en 2002 par exemple ; une agence achète un terrain où il n’y avait qu’une maison et partage le terrain en 3 lots. Bingo ! Là, pour un développement équilibré et mesuré, c’est raté. Traditionnellement, la maison est en front de rue avec des jardins et des vergers à l’arrière. Or, on transforme une zone rurale en quasi-lotissement avec un empilement de carrés de briques sur carrés de pelouse et on signe tout permis de construire sans contraintes architecturales. 

- La commune en profite t-elle ? Pas si sûr..
> Quels avantages financiers faut-il concéder aux lotisseurs ?
> Qui a la charge d’équipement en mobilier urbain ? Qui a la charge d’entretien de toutes ces voies nouvelles dans les lotissements, de l’enfouissement des lignes, du bordurage excessif…
> L’augmentation de la population crée aussi des obligations et Thumeries ne respectant les 20% de logements sociaux se voit pénaliser d’une amende annuelle de 21000 € qu’on ne pourra supprimer qu’en…. construisant encore et encore… 

- Les Thumerisiens en profitent-ils ?
> Sur le plan de l’activité et de l’emploi ? non.
> Sur le plan de l’environnement ? Certainement pas. Sols artificialisés, restriction de l’espace rural, circulation automobile accrue.
> Sur le plan fiscal ? Sûrement pas. Thumeries a les plus forts taux d’imposition de toutes les communes environnantes. Les taux ont augmenté de 36 % depuis la fermeture de la sucrerie avec des hausses de 15% en 2009 et encore 10% en 2011. Pourquoi faire ? Pour financer toujours plus de lotissements et accessoirement payer l’amende logements sociaux ? (Que n’a-t-on fait les logements sociaux avant les lotissements plus huppés et dévoreurs d’espace ?)


Le développement doit être socialement et écologiquement maîtrisé :

• L’extension urbaine et l’artificialisation n’ont que trop duré et il faut y mettre un terme.
• Repenser et renforcer la centralité et le réseau des rues
• Arrêter totalement l’implantation de lotissements et n’autoriser les constructions que dans les dents creuses, sans empilement d’habitations à l’arrière et de préférence en front de rue
• Amener de l’activité plutôt que de nouveaux habitants


Toutes les réflexions de la municipalité actent un souhait de population à terme de 4300 habitants.

La municipalité décide qu'il faut une augmentation de la population de 10%, donc 329 logements supplémentaires et un besoin nouveau d'artificialisation de 14 hectares !

Ceci est tout à fait contestable, inutile, contraire aux objectifs de préservation des espaces naturels et agricoles et c’est surtout une vision archaïque et dépassée du développement face aux défis environnementaux qui sont devant nous. Enfin, c’est une décision anti-démocratique prise par quelques élus sans avis de la population. Les élections ne sont pas suffisantes pour alibi de la démocratie puisqu’à Thumeries il n’y a qu’une seule liste et jamais une seule réunion de la population pour présenter un programme ou demander un avis. Il y a bien eu une enquête Agenda 21 mais tout le monde n’a pas été sondé et les préconisations de ce travail ont été largement oubliées ou vaguement appliquées dans de pseudo-actions de développement durable.